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Le BLOG de René KIMBASSA

Actualités & Politique

Cité de la langue française

L’insondable Cité internationale de la langue française d’Emmanuel Macron.

Tribune Libre de Dominique Bilde

Onéreux caprice ou coup de maître ? La question reste en suspens, alors que la cité internationale de la langue française s’apprête à ouvrir ses portes dans le fief du maire du Rassemblement National Franck Briffaut.

Lancée grâce à un budget de 200 millions d’euros environ, l’institution, qui prendra ses quartiers dans le fameux château de Villers-Cotterêts, où fut promulguée l’ordonnance royale relative à l’usage du français en 1539, se veut une ode à la langue de Molière et à son rayonnement. D’ailleurs, le sommet de la francophonie devrait animer les lieux en 2024.

Mais derrière les paillettes, l’œuvre d’Emmanuel Macron dans le domaine reste « infertile et petite », selon le mot fameux de Jean de la Fontaine.

On passe sur les anglicismes du locataire de l’Élysée ou sur sa sortie de sinistre mémoire sur la culture française. Je m’étais également insurgée contre la carte d’identité bilingue, qui avait ému jusqu’à l’Académie française.

On se souvient aussi que le chef de l’État aura soutenu à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie une ancienne ministre d’un président rwandais pourtant peu réputé pour sa francophilie.

Ce désintérêt se manifeste d’ailleurs dans notre paysage culturel. Ainsi, cet été, les jeux de la francophonie se sont tenus à Kinshasa dans l’indifférence marquée des grands médias hexagonaux.

Pas étonnant dans ces conditions que certains pays délaissent une langue si peu appréciée dans sa contrée d’origine. Dans un contexte politique tendu avec Paris, l’Algérie a, par exemple, serré la vis s’agissant de l’usage de l’arabe dans l’enseignement.

Quant à la lubie présidentielle de Villers-Cotterêts, les nuages s'amoncellent déjà à l’horizon, comme le rapportait le quotidien Le Monde en juin dernier,[1] entre une hypothèse d’hôtel au point mort, des interrogations sur le stationnement ou encore s’agissant du nombre de visiteurs escompté - la prévision de 200 000 par an n’ayant manifestement pas fait long feu. Il faudrait même peut-être tabler sur un déficit annuel de six millions d’euros les premières années !

Un potentiel gouffre financier, donc, qui masque bien mal deux mandats d’inaction sur le front de la francophonie.

[1] « A Villers-Cotterêts, querelles de clocher autour de la future Cité internationale de la langue française », Le Monde, 23 juin 2023.

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